Truquiste et réalisateur dans le cinéma et la publicité depuis une vingtaine d’années, Ugo Bimar met en scène des personnages historiques dans des interviews décalés à la façon d’émissions de télé-réalité.Rencontre avec ce « passeur d’histoire », créateur de la chaîne Confessions d’histoire.
Réalisateur, créateur de la chaine Confessions d’histoire, pourquoi et comment est née cette passion pour l’histoire ?
Je suis un geek de la première heure. J’ai toujours été passionné, d’aussi loin que je me souvienne, par la science-fiction, les univers imaginaires, la fantaisie. L’histoire c’est un agrégé de tous ces domaines, avec un ancrage dans le réel nourri d’éléments narratifs forts. Mon goût pour l’histoire est d’origine quasi cinématographique, ou en tout cas de l’ordre du storytelling, de la narration. Le genre historique est un genre à part entier dans le cinéma, au même titre que la science-fiction. Nombreux sont ceux de ma génération qui ont, par exemple, approché l’histoire grâce à la série Les Rois maudits.
Histoire et humour font chez vous bon ménage. Est-ce une manière de faire aimer et d’apprendre l’histoire au plus grand nombre ?
Faire œuvre de pédagogie, je ne sais pas, mais peut-être la rendre plus accessible. Avec l’histoire, il y a vraiment matière à faire de l’humour. Le leitmotiv de ma chaine YouTube Confessions d’histoire n’est pas de mettre de l’humour par-dessus un récit vulgarisé, mais que l’humour surgisse des informations historiques, des personnages, de leurs relations, des événements, des retournements de situation à la source même de la comédie. La comédie humanise les personnages, en révèlant les faiblesses, les fêlures de l’être humain. L’humour permet de donner vie aux grandes figures historiques, de les rendre plus familières. Cette manière d’approcher l’histoire est jugée blasphématoire par certains. On peut difficilement mêler l’humour avec l’épique, avec le lyrique. Il faut choisir !
En quoi l’histoire des Caisses d’Epargne est-elle attachante ?
J’ai découvert l’histoire des Caisses d’Epargne au moment de son bicentenaire. Je ne me doutais pas qu’elle était aussi ancienne, j’ignorais qu’elle avait croisé autant de personnages connus, les Jules Verne, Lamartine, Rostand. La façon dont les Caisses d’Epargne sont imbriquées dans un grand mouvement de transition sociétale, avec le concept précurseur d’épargne, est passionnante. Sur le plan économique, c’est un vrai moment fondateur. Le grand public a peut-être du mal à se rendre compte de l’extraordinaire background historique et patrimonial de l’institution.
L’histoire est-elle importante pour les institutions et pour les entreprises ?
Dans le sens patrimonial, oui. Il est tout a fait intéressant pour une entreprise de mettre en avant ses racines, pour peu qu’elles soient suffisamment profondes et anciennes. Se réapproprier son histoire permet de donner du corps, une identité particulière, un cachet. C’est aussi une façon de prendre de la hauteur. Les institutions qui, comme la Caisse d’Epargne, détiennent un patrimoine qui se compte en siècles, ne doivent pas l’occulter. Bien au contraire, plus les racines sont profondes, plus on a la capacité à s’élever. L’histoire, le patrimoine, la mémoire me paraissent des éléments très performants pour les institutions comme pour les entreprises.