Sous la troisième République (1870-1940), l’Etat engage la construction de bâtiments officiels et de monuments glorifiant la patrie et des valeurs de la République.
Portées par ce courant, les Caisses d’Epargne érigent à leur tour leur « hôtel » et font appel à des artistes de renom, souvent des Grands Prix de Rome, pour orner façades et salles de conseil. Leurs œuvres exaltent les vertus du travail, de la famille, de la prévoyance et de l’épargne. Plusieurs de ces édifices sont aujourd’hui classés aux Monuments historiques. Ainsi Eugène Rostand lance-t-il, en 1903, la construction de l’hôtel de la Caisse d’Epargne des Bouches-du-Rhône dont il est le président.
Il s’entoure de grands artistes renommés – architecte, peintres, sculpteurs, tous Grands Prix de Rome – pour bâtir et décorer son « Palais consacré à l’Epargne ». Il s’adjoint même son ami, le poète félibre Frédéric Mistral, pour rédiger quelques mots qui ornent le fronton de l’édifice : « Emplis toun brusc coume l’habiho » – « Remplis ta ruche, comme l’abeille ».