D’une pratique élitiste au XIXe, les activités de plein air ont évolué vers des activités sportives ouvertes, et compétitives, source de socialisation et d’épanouissement. Retour sur la naissance d’une pratique sportive appréciée de tous : la natation.
Dieppe, première station balnéaire de France, la première ville à ouvrir un établissement de bains destinée à soigner des malades mais aussi à divertir des « villégiaturistes » a attiré très vite l’aristocratie parisienne. L’arrivée « des trains du plaisir » en 1848 contribue grandement à son essor, à grand renfort d’affiches, éditées par la Compagnie de chemins de fer de l’Ouest, vantant «la plus parisienne des plages normandes ». Cette mode gagne vite toutes les côtes de la Manche, de l’Atlantique, puis de la Méditerranée.
A ses débuts, le bain de mer, quand il n’est pas une plongée tête la première dans l’eau, consiste en un « bain à la lame » comme le pratique la duchesse de Berry, ou un bain à la corde à laquelle les baigneurs s’agrippent pour tenir debout. Beaucoup se contentent de « bagoter », expression consacrée par le docteur Louis Bagot, qui ouvre le premier institut de thalassothérapie à Roscoff, ce qui signifie marcher nus pieds au bord de l’eau. Ce n’est que plus tard que l’on apprendra à nager. A cette époque, la plage, avec ses « planches », est avant tout un lieu de mondanités, où les conversations vont bon train, croquée avec talent par Eugène Boudin
En 1912 à Stockholm, l’australienne Fanny Durack, 22 ans, vêtue d’un costume de bain une pièce avec culotte, remporte le premier titre de championne olympique de natation sur le 100 m nage libre.
Des premiers bains de mer aux Jeux Olympiques d’été de Stockholm jusqu’aux Jeux d’aujourd’hui, le fameux « bain à la lame » devient un divertissement pour gens aisés avant de devenir une nage, puis une discipline -la natation-, puis enfin une épreuve olympique, hautement compétitive. Il en va de même de l’évolution d’autres activités de plein air destinées à occuper le temps d’une population huppée oisive. D’occupations, elles deviennent des Jeux, puis des pratiques sportives et compétitives ; enfin des sports de masse, avec l’essor des congés payés.